lundi 11 avril 2011

Un test de lumière inactinique sous l'agrandisseur

Agrandisseur DURST M370 BW

Il y a quelques mois, au moment où je commençais à m'intéresser au tirage noir et blanc, j'ai eu l'occasion de récupérer deux agrandisseurs... gratuitement. Oui je sais, quelques fois il faut un peu de chance :-)

Le premier agrandisseur est un Durst M370. Très simple, il permet de faire des tirages uniquement à partir de négatifs 24x36. C'est avec lui que j'ai fait les premiers essais qui se sont avérés positifs (lire par exemple : Cindy Sherman revisitée).

Le deuxième agrandisseur est un Ahel 5672. Il s'agit visiblement d'un matériel plus élaboré et plus robuste. Muni d'une très bonne optique Nikon il offre la possibilité de faire des agrandissements à partir de négatifs allant jusqu'à 6x7 (bien sûr il faut alors changer les lentilles internes et l'objectif). Sa tête est orientable et permet des agrandissements importants en plaçant le papier photo verticalement.
Agrandisseur AHEL 5672

Il se trouve que depuis que j'utilise ce deuxième agrandisseur j'ai des difficultés, les images sont toujours très foncées même avec un temps d'exposition court et un diaphragme franchement fermé. Ces séances d'agrandissement se faisaient avec des négatifs difficiles à tirer et largement sous-exposés (il s'agissait davantage d'expériences photos comme par exemple l'autoportrait : L'envers de moi).

Après le développement d'une nouvelle bobine prise dans des conditions de lumière tout à fait normales je me lance dans une séance labo avec l'agrandisseur Ahel sur du papier 11x15. Je retrouve les mêmes difficultés : les tirages sont très sombres même avec seulement 4 ou 5 secondes d'exposition. Le faisceau lumineux semble trop fort. Je me dis que c'est normal : pour avoir assez de lumière pour de grands tirages il faut un faisceau lumineux assez puissant qui s'avère trop fort pour un simple tirages sur du papier nettement plus petit.
Et puis... je suis pris d'un doute. Et si le papier était déjà exposé durant le temps où je le place sous l'agrandisseur ? Cela pourrait expliquer pourquoi les noirs montent si vite. Peut-être que le petit filtre rouge placé devant l'objectif de l'agrandisseur ne joue pas vraiment son rôle et ne rend pas la lumière complètement inactinique ?

Pour en avoir le coeur net je décide de faire un test : deux minutes en lumière inactinique, diaphragme à pleine ouverture. Avant de lancer le test je place une petite coupelle au centre du papier qui permet de laisser une surface témoin, n'étant pas illuminée cette surface restera donc entièrement blanche.
Je lance les deux minutes d'exposition, je développe le papier et le résultat est sans appel :

Le test de lumière inactinique sous l'agrandisseur... une catastrophe.
La lumière rouge qui sort de l'agrandisseur n'est pas correctement filtrée et expose fortement le papier à une lumière à laquelle il est sensible. En un mot cette lumière n'est absolument pas inactinique ! Sans le savoir j'utilisais un véritable phare, d'où mes tirages si sombres...

Je fais ensuite de nouveaux tirages en plaçant le papier sous l'agrandisseur dans le noir total. Il ne devrait donc plus y avoir de problème. Mais même là les images sont très sombres. Est-ce le type d'ampoule qui est en cause ? Ou bien sa puissance est-elle trop élevée pour des tirages sur de petites surfaces ? Compte tenu du faible rapport d'agrandissement sur le papier 10x15 il faudrait utiliser un objectif de 80mm plutôt que celui de 50mm. Mais je n'ai pas d'objectif de ce type à ma disposition. Et puis passer à 80mm impliquerait de changer les lentilles de l'agrandisseur. J'essaierai sans doute de trouver les réponses à ces questions une autre fois. Pour l'instant je fonce dans le garage et je ressort le Durst. Première chose à faire avant même de se lancer dans un nouveau tirage : le même test qu'avec l'agrandisseur Ahel. Verdict après deux minutes de pose en lumière inactinique ? L'image est parfaitement blanche : super !

Comme j'ai déjà perdu beaucoup de temps je me dis que tant qu'à faire je peux finalement profiter de cette séance labo difficile pour faire un test avec la petite lampe de poche rouge que j'utilise pour m'éclairer dans le local (on voit cette petite lampe sur la photo en haut à gauche sur la photo ci-dessus). On repart pour deux minutes de pose et le papier témoin reste parfaitement blanc : ouf !

Voilà, la séance photo commence avec au moins deux heures de retard et je peux enfin me lancer dans mes images de TER.
"TER" ? Qu'est-ce que ça veut dire "TER"? C'est une autre histoire que je vous raconterai prochainement :-)

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